Une maison d’édition indépendante dédiée à la littérature jeunesse.

Création de Isabelle Demers

Chaque auteur a sa propre méthode pour écrire son manuscrit et toutes ces façons sont bonnes car elles répondent à ce qu’ils sont et, souvent, deviennent leur zone de confort.

Chacun a son propre processus, ce qui assure l’homogénéité dans l’écriture de leurs œuvres et chaque auteur ou autrice développe son protocole de création personnel.

Je vous dévoile ici ma façon d’écrire.

Étant du type « éparpillé », je me devais de créer ma procédure d’écriture et, le plus difficile, m’y tenir.

Pour ma part, la règle d’or est de ne travailler que sur une œuvre à la fois une fois que l’idée, le concept, l’objectif ainsi que la valeur à introduire aux enfants sont bien établis dans ma tête.

Le petit hamster qui trotte constamment dans ma tête me donne beaucoup d’idées pour des œuvres futures, mais je reste discipliné et ne me concentre que sur l’œuvre en cours pour la rédaction. Je ne manque pas, cependant, de prendre note de ces nouvelles idées qui pourront devenir une œuvre littéraire ultérieurement.

Cela dit, je me suis créé un cadre strict.

Pour la série Mamie Bigoudi, le concept de base est d’écrire six courtes histoires. Chaque histoire devrait tenir sur six pages une fois illustrées et mise en page. Chaque tome de la série doit tenir dans trente-six pages. Je m’impose une limite de moins de cinq mille mots pour le tout car je dois penser à la mise en page qui doit proposer une police de caractères adéquate aux enfants et aux parents ou grands-parents.

L’idée derrière Mamie Bigoudi provient de notre relation grands-parents/petits-enfants avec notre petite fille. Des histoires d’avant dodo racontées et d’une lacune au niveau de la littérature pour enfant traitant de cette relation privilégiée que nous vivons.

Le but est de raconter de courtes histoires à valeur ajoutée collées sur le vécu des jeunes enfants et chaque histoire doit avoir une fin heureuse ou empreinte d’une valeur humaine en exemple à nos chérubins. Que de douces leçons de vie.

Mais, tout au début, il faut créer les personnages et avoir une vision de ce qu’ils sont et de leur utilité dans le projet Mamie Bigoudi. Ce fut un casse-tête même si, pour la plupart, ils sont tous inspirés de gens de mon entourage. Ce n’est pas tout d’avoir en tête une idée de leur apparence. Faut-il encore trouver LA personne qui saura donner vie à tous ces protagonistes de façons attachantes et ludiques.

Trouver l’illustrateur ou illustratrice qui saura donner une image et, encore mieux, s’approprier l’âme derrière Mamie Bigoudi peut devenir périlleux.

Sur ce point, tout comme un gagnant à la loterie, le destin m’a fait connaître Isabelle Demers. Une illustratrice hors pair, elle-même mère de deux jeunes enfants, qui s’est approprié avec brio ma vision.

Elle est, depuis, une précieuse collaboratrice et, par la suite, est devenue une bonne amie car nous partageons les mêmes valeurs. Cette belle symbiose et ce travail d’équipe exemplaire ont contribué à la création d’un produit de haute qualité.

C’est alors que Mamie Bigoudi ainsi que toute la communauté de la vallée des Orchidées sont nées.

Pour la collection « La vallée des Orchidées », celle-ci suit une ligne directrice différente, car c’est un produit dérivé de la série Mamie Bigoudi.

Le concept derrière cette collection est de raconter l’origine des personnages secondaires de Mamie Bigoudi en proposant quelques clins d’œil sur les histoires racontées dans le tome 1 et le tome 2 (prêt pour la création des illustrations et sa mise en page à l’écriture de ces lignes).

Le cadre de travail est de produire des livres de dix-huit pages avec un maximum de mille mots pour chaque histoire. Il n’y aura qu’une histoire par œuvre.

La fameuse couverture 4, C4 pour les initiés ou la page d’endos pour le lectorat est très importante pour moi et je l’écris en premier (quoique plusieurs relectures soient requises au cours de la création) pour dresser la chronologie, mais, surtout, le but convoité.

Illustration de Isabelle Demers (page couverture de Mamie Bigoudi - tome 1)

À l’écriture de ces lignes, deux œuvres sont écrites. Une prête à aller en production et l’autre pour le processus des « milles » relectures à y faire avant d’être assez satisfait pour le déclarer prêt à aller en production et à suivre son cours jusqu’à publication.

Illustration de Isabelle Demers (image tirée de Mamie Bigoudi - tome 1)

Le premier livre de la collection s’intitule « La comtesse qui s’ennuyait » et relate les origines de Céleste, la cigogne postière de la communauté.

La couverture 4 se lira comme suit ;

« Dans le magnifique comté de Ribeauvillé au royaume fleuri d’Alsace, il y a une comtesse du nom de Céleste.

Elle a tout ce qu’elle désire. Elle porte les plus belles robes, les plus beaux chapeaux et les plus beaux bijoux de son domaine. Si elle en veut plus, elle n’a qu’à le demander et elle l’obtient.

Mais Céleste vit seule dans son grand château et n’a pas d’amis. Elle s’ennuie, plus encore, elle se sent inutile.

Jusqu’au jour où elle découvre l’existence de la vallée des Orchidées.

L’auteur présente les origines de Céleste, postière de la vallée des Orchidées, et que les valeurs humaines sont plus importantes que les biens matériels. »

Ribeauvillé vous dîtes ?

Oui, il y a, effectivement, un village nommé Ribeauvillé en Alsace qui est devenu un beau souvenir de voyage.

 L’Alsace est le pays des cigognes comme plusieurs le savent.

Puis, « Perceval le bienheureux » est déjà écrit (avant relecture) et relate les origines de Perceval le chat itinérant de la vallée des Orchidées.

La couverture 4 se lira comme suit ;

« Perceval n’est pas chanceux. Seul chaton de sa portée qui n’a pas trouvé une famille, il doit quitter sa pension animalière puisqu’il est maintenant grand.

Devenu vagabond, il part à la recherche d’une famille qui voudra bien l’adopter et en prendre soin.

Tout au long de sa quête, Perceval est rejeté, car personne ne veut prendre soin d’un chat errant.

Jusqu’au jour où il découvre l’existence de la vallée des Orchidées.

Il y trouvera plus qu’une famille, mais toute une communauté pour s’en occuper.

L’auteur présente ici les origines de Perceval, le chat itinérant de la vallée des Orchidées et vise à sensibiliser les enfants sur la situation des sans-abris. »

L’adulte, qui lira l’histoire à ses tout-petits, pourra y voir un lien avec nos enfants de la DPJ abandonnés à eux-mêmes lorsqu’ils atteignent l’âge adulte.

Illustration de Isabelle Demers

Pendant ce temps, le petit hamster qui ne cesse de trotter dans ma tête pond des idées d’histoires potentielles pour le tome 3 de Mamie Bigoudi, de « Fais-toi confiance, Ferdinand » qui sera l’histoire de l’agent Bourrichon dans la collection « La vallée des Orchidées » et plus encore ?

Donc, à ce jour, j’ai deux œuvres prêtes à aller en production, impression et diffusion et une autre pour la relecture avant d’être prêtes à être publiée.

Discipline ! Discipline ! Discipline ! Ce mot que je dois constamment me rappeler. 

La prochaine étape ? Le marathon de relecture de « Perceval le bienheureux » en vue de l’acceptation finale du texte.

Après ? On verra ! comme dirais l’autre.